2024-01-Retour visite Rosa Galvez Pau Cote basque

Quelques photos de la visite de Rosa Galvez

L’odyssée de Rosa Galvez, du Canada à Pau, en passant par Oloron-Sainte-Marie et la côte basqueRencontres et échanges autour de la biodiversité et du climat

Dans le cadre de son voyage dans le sud-ouest de la France, Rosa Galvez, sénatrice du Canada représentant le Québec, s’est déplacée dans plusieurs villes de la région : de Pau à Bidart, en passant par Montardon, Oloron-Sainte-Marie et Anglet. Elle a rendu visite à de nombreux lycéens, enseignants et chercheurs entre le 8 et le 11 janvier 2024. Son objectif ? Éveiller les consciences, diffuser ses connaissances, les résultats de ses travaux de recherche et confronter les visions de deux territoires, l’un français et l’autre canadien, sur le rapport au changement climatique. 

Rosa Galvez est l’une des principales expertes canadiennes en matière de contrôle de la pollution et de ses effets sur la santé humaine. Dotée d'un doctorat en génie de l'environnement de l'Université McGill, elle est professeure à l'Université Laval à Québec depuis 1994. Spécialisée dans la décontamination de l'eau et des sols, la gestion des déchets et des résidus, mais aussi l'impact sur l'environnement et l'évaluation des risques, la sénatrice Galvez a été nommée au Sénat du Canada le 6 décembre 2016, représentant ainsi le Québec. Elle a notamment présidé le comité sénatorial permanent « énergie, environnement et ressources naturelles » et a déposé en novembre 2021 une motion au Sénat pour déclarer l’urgence climatique nationale. Un mois plus tôt, Rosa Galvez se tenait à Dubaï pour participer à la COP 28.

Lors de sa visite en France, Rosa Galvez a passé quatre journées aux côtés de chercheurs de l’UPPA, accompagnée par l’équipe du label Science avec et pour la société (SAPS).

« Il n’y a pas une seule des décisions que je prends dans ma vie, personnelle ou professionnelle, sans penser à son impact sur la vie future de mes enfants et petits-enfants », confie Rosa Galvez, ou encore « aujourd’hui, nous avons atteint un point de bascule où on ne peut plus arrêter le changement climatique, on peut seulement le réduire ». Le ton est donné, retour sur un programme dense et enrichissant !

Lundi 08 janvier, visite de l’école primaire de Laruns (64)

Des notions d’économie circulaire ont été présentées par Rosa Galvez, Brice Bouyssiere et Carole Haritchabalet, devant 23 élèves des classes de l’école primaire de Laruns.

Un atelier bande-dessinée autour de l'économie circulaire a également été organisé. Celui-ci était coordonné par Simon Baert et Baptiste Daspet, dessinateurs de l’association L’Encre Sympathique, dans le cadre d’un projet avec UNITA.

Mardi 09 janvier, rencontre avec des élèves du Lycée d'Enseignement Général et Technologique Agricole (LEGTA) de Montardon (64)

De 16h00 à 18h00, Rosa Galvez et Frank D’Amico sont intervenus autour d’une conférence, suivi d’un débat, sur la thématique du « Dialogue autour des grands enjeux climat et biodiversité et leurs prises en compte par les politiques publiques »

Le public était constitué d’élèves de première et de terminale : une classe générale scientifique et quatre classes technologiques Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant (STAV).

Les lycéens se sont montrés très intéressés par le contenu de l’intervention et ont posé beaucoup de questions en lien direct avec les problématiques de leurs futurs métiers : comment maintenir une agriculture en tenant compte des évolutions pour faire face au changement climatique (élevage, énergies renouvelables, biogaz, biodiversité…) ? Comment incorporer et tenir compte de ces changements qui sont en fait inévitables ?

Mercredi 10 janvier, une journée sur la commune d’Oloron-Sainte-Marie (64) : 

La journée sur Oloron-Sainte-Marie s’est déroulée en deux temps : une intervention de Rosa Galvez et Frank D’Amico de 10h00 à 12h00 sur la même thématique que la séance de la veille. Puis, de 14h00 à 15h30, une visite de la Villa Bedat autour de l'histoire industrielle d'Oloron-Sainte-Marie en lien avec l'exploitation de l'eau sur son territoire.

Lors de l’intervention de la matinée dans le lycée Supervielle à Oloron-Sainte-Marie, le public était cette fois-ci un peu plus large que la veille puisque constitué d’élèves de classes de seconde, première et terminale (au total, 4 classes impliquées).

Les lycéens, et notamment les élèves en classe de seconde, ont beaucoup apprécié pouvoir poser des questions et obtenir des réponses de personnes spécialisées dans le changement climatique et la protection de l’environnement.

 

 

Quelques exemples de questions posées par les lycéens d’Oloron-Sainte-Marie :

« A notre échelle, que pouvons-nous faire pour diminuer la pollution ? »

A cela, Rosa Galvez répond que beaucoup de choses peuvent être faites et que ce qui compte, c’est d’être dans l’action en permanence même si c’est à l’échelle locale. Elle cite l’exemple d’un groupe dans sa petite municipalité qui s’appelle « Zéro Déchet » au sein duquel elle participe une fois par semaine à des réunions permettant de mettre en place des actions. Par exemple, Rosa Galvez plante entre 3 et 5 arbres par an, elle cultive ses propres légumes chez elle dans son potager, elle recycle, composte, collecte l’eau de pluie pour irriguer son potager, achète des produits de seconde main… Autant d’actions qu’il est possible de mettre en place simplement à son échelle.

« Que pensez-vous du bilan final de la COP 28 ? »

De la déception bien sûr, car cela fait 30 ans que les scientifiques connaissent les causes du changement climatique et 20 ans qu’il aurait fallu diminuer l’utilisation des produits issus de l’industrie pétrolière. Elle explique que le Canada est le pays avec le plus long littoral au monde, le pays avec les plus hautes marées, et que pourtant il n’y a aucun projet au sein du Canada visant à exploiter l’énergie hydrolienne, et ce, bien que les technologies existent et que les fonds financiers soient disponibles. Pour que les financements soient dirigés vers les choses primordiales et essentielles, il faut que les politiques changent.

Jeudi 11 janvier, une journée de rencontres diverses sur la côte basque

Dans les locaux de l’ISA BTP à Anglet, l’après-midi a été consacrée à une table-ronde animée par Raphaël Heffron, porteur de la chaire Energy Justice & the Social Contract (EJ&SC), ainsi que par ses équipes et ses étudiants.

Enfin, la journée s’est clôturée par une conférence grand public, de 19h00 à 20h30, à la Médiathèque Toki-Toki de Bidart (64) sur le « Dialogue autour des grands enjeux climat et biodiversité et leurs prises en compte par les politiques publiques » présentée par Rosa Galvez et Frank D’Amico.

La médiathèque a fait salle comble, avec une quarantaine de personnes dont des personnalités politiques et des techniciens investis dans le domaine des transitions. Chacun a pu prendre part aux échanges avec Rosa Galvez et Frank D’Amico, évoquant des questions relatives aux enjeux de l’urgence climatique et à la nécessité de redresser la barre pour la biodiversité. Cela passe notamment par la compréhension des enjeux aux différentes échelles : locale, territoriale, nationale et supranationale.

Conclusions de cet échange riche en partage entre le Canada et la France 

Pour Rosa Galvez, ces moments de discussions avec de jeunes citoyens et avec le grand public sont des instants privilégiés extrêmement importants pour permettre d’échanger autour de questions actuelles en lien avec l’environnement, pour lesquelles nous sommes tous concernés.

Ce que Rosa Galvez trouve particulièrement intéressant c’est d’observer les différences entre les politiques publiques et la sensibilité des citoyens en tant qu’individu vis-à-vis des grands enjeux du changement climatique et de la pollution de l’environnement. Cette comparaison est d’autant plus intéressante qu’elle met en relief des différences entre deux zones géographiques de typologie comparable : le continent américain via le Canada et l’Europe, via la France.

Avec sa double casquette (scientifique et sénatrice), la visite de Rosa Galvez a eu un impact double :

  • En tant que sénatrice engagée pour préparer des futurs durables : informer, acculturer et mobiliser en intervenant auprès de lycéens ;
  • En tant que scientifique, renforcer le lien avec l’UPPA et ses grandes thématiques de recherche. Rosa Galvez a d’ailleurs profité de sa visite dans le sud-ouest de la France pour renforcer les liens sur des sujets de justice énergétique en rencontrant les acteurs de la chaire Energy Justice & the Social Contract (EJ&SC) de l’UPPA le jeudi 11 janvier de 15h00 à 17h00 sur le campus d’Anglet lors d’une table ronde avec Raphael Heffron.

Merci à elle pour sa visite, sa bienveillance, son investissement, son engagement remarquable et sa disponibilité. Un très grand merci également à toutes les personnes qui ont rendu ces échanges possibles !