Les nouvelles mobilités internationales

Par La Direction de la communication

La pandémie de Covid-19 a contraint l'UPPA à adapter les dispositifs de mobilités étudiantes existants, mais aussi à en inventer de nouveaux très prometteurs.

En 2019, plus de 250 étudiants de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour ont bénéficié du programme Erasmus plus pour étudier dans un pays de l’Union Européenne. Au même moment, 102 étudiants européens décidaient de s'inscrire à l'UPPA. Le nombre d'étudiants étrangers issus d'une université située en dehors de l'Union européenne était plus important encore. La fermeture des frontières en 2020 a malheureusement porté un coup d'arrêt brutal à la mobilité des étudiants Erasmus. À l'instar du programme d'échange européen, de la mobilité transfrontalière, des double diplômes internationaux ou des déplacements dans le cadre des accords de coopération inter-universitaire, nombre de dispositifs ont été reportés ou modifiés. En revanche, grâce à un plan de formation structuré, le nombre de mobilités diplômantes dans le cadre des masters internationaux a augmenté de manière significative malgré la crise sanitaire. Et si cette situation extraordinaire était justement l'occasion de réinventer les mobilités internationales ?

Vers la mobilité virtuelle

« Dans l’enseignement supérieur, souligne Laure Coudret-Laut, responsable du programme Erasmus plus France, 70 % des étudiants ont expérimenté la mobilité hybride », c’est-à-dire une expérience mixant la mobilité physique et les enseignements numériques, qu’ils soient suivis sur place dans le pays d’accueil ou à distance dans le pays d’origine. Dans ce domaine, l'UPPA a déjà pris une longueur d'avance. L'université a en effet obtenu dès novembre 2019 le label ''Universités européennes'', une initiative phare de l’Union visant à construire un espace européen de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Pour cela, l'UPPA s'est associée à cinq autres universités – en France, en Italie, en Espagne, au Portugal et en Roumanie - dans une alliance baptisée UNITA. Axée sur le patrimoine culturel, les énergies renouvelables et l'économie circulaire, UNITA donne naissance à un campus inter-universitaire connecté permettant aux étudiants de vivre dans un environnement multilingue et de construire des cursus flexibles au sein des six universités, en présentiel comme à distance. Des expérimentations sont d’ores et déjà lancées, comme le premier appel à la ''mobilité virtuelle'' au travers d’un catalogue de cours dispensés à distance ouvrant droit à une reconnaissance des compétences et connaissances acquises sous forme de crédits ECTS.  Dans le cadre d'UNITA, au rythme de 5h par semaine, deux étudiants roumains suivent par exemple cette année, depuis chez eux, des cours de Master informatique à l'UPPA. « La mobilité virtuelle ouvre de nouveaux horizons, témoigne leur professeur Ernesto Exposito, par ailleurs vice-président de l'UPPA en charge des relations internationales. C'est plus économique pour les étudiants, plus écologique, et ça peut permettre de mûrir demain de véritables mobilités physiques. La mobilité virtuelle peut en être un excellent complément, en particulier lorsqu'elle est associée à une mobilité physique de courte durée»  C'est une manière aussi de créer des parcours personnalisés. « La mobilité virtuelle donne la possibilité aux étudiants de suivre des modules et des cours dans plusieurs universités en même temps ou de passer un semestre à l'UPPA, un deuxième à Saragosse, un troisième à Turin... », illustre Émilie Desconet, cheffe de projet UNITA à Pau.

Des écoles thématiques

L'UPPA envisage également de développer un nouveau modèle de mobilité courte inspiré du concept de summer school. « L'idée consiste à proposer aux étudiants de suivre tout au long de l'année des programmes intensifs de quelques jours, baptisés ''écoles thématiques'', ouvrant droit à des crédits ECTS», explique Émilie Desconet. L'UPPA a déjà prévu d'accueillir plusieurs écoles thématiques dès la rentrée prochaine. L'une d'entre elles, « Culture, connaissances et représentation européenne », d'une durée de cinq jours, associera les universités du réseau UNITA. D'autres écoles thématiques pourraient être organisées en dehors d'UNITA sur des durées plus longues. Finalement, constate Ernesto Exposito, « la crise sanitaire nous aura obligé à nous remettre en question, à nous fédérer et à bâtir ensemble un monde plus connecté, plus accessible, plus respectueux de la planète, favorisant des mobilités à la carte dans l'intérêt des étudiants. »