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L’UPPA, le CNRS et TotalEnergies lauréats de la première chaire industrielle cofinancée par l’Agence nationale de la recherche dans le domaine des sciences sociales

Christine Bouisset, directrice adjointe du laboratoire TREE, CNRS/UPPA, Ilias Iliopoulos, président du comité Chaires Industrielles, ANR, Marie-France Bénassy, responsable du Programme de R&D Sécurité Environnement et Développement Durable, TotalEnergies, Christophe Derail, vice-président Partenariat et Innovation, UPPA, représentant le président Laurent Bordes, Younis Hermès, délégué régional Aquitaine, CNRS, Xavier Arnauld de Sartre, directeur du laboratoire TREE, CNRS/UPPA.

Le lancement officiel de la chaire industrielle REASONS, pour Renewable Energy Age : Social Notices (les débats sociétaux à l’ère des énergies renouvelables), a eu lieu jeudi 4 avril sur le campus de Pau. Cette collaboration entre le laboratoire Transitions énergétiques et environnementales (TREE), unité mixte de recherche 6031 Université de Pau et des Pays de l’Adour / CNRS, et la R&D Social Performance de TotalEnergies (OneTech), est soutenue par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et dotée d’un financement total d’1 million d’euros sur 4 ans.

Portée par Xavier Arnauld de Sartre, directeur de recherche CNRS et directeur du laboratoire TREE, la chaire industrielle REASONS a pour objectif d’analyser les débats relatifs à la transition énergétique. Elle explorera les facteurs susceptibles d’encourager l’acceptation par la société, tout comme de provoquer son refus, de différents types d’énergies renouvelables.

La chaire, qui étudiera des projets spécifiques ainsi que les filières industrielles et les pays dans lesquelles ces énergies renouvelables se développent, entend identifier et comprendre, à travers leur analyse, les normes implicites que les débats permettent de mettre en lumière.

Une étude scientifique portera sur la manière dont les organisations sociales se sont positionnées par rapport aux technologies de transition, en analysant de manière approfondie deux dimensions : d’une part comment ces organisations attaquent les entreprises qui font de fausses promesses, renouvelant ainsi les accusations de greenwashing, et, d’autre part, comment les débats se structurent, en particulier sur les réseaux sociaux.

Cette étude, ainsi que des analyses de la littérature sur l’opposition sociale aux transitions, fournira des éléments pour huit études de cas sur les technologies de transition, afin d’établir une comparaison des débats autour des transitions énergétiques dans une perspective de développement durable.

Ces éléments permettront d’atteindre les objectifs scientifiques (analyse des règles d’épistémologie civique en cours d’élaboration) et opérationnels (recommandations à l’entreprise pour le déploiement de ses technologies) de la chaire industrielle.

Enfin, une partie de la chaire sera consacrée à la communication et à la vulgarisation scientifique, avec notamment la création d’une bande dessinée sur le déploiement des énergies renouvelables, en lien avec le label « Science avec et pour la société » (SAPS) obtenu par l’Université de Pau et des Pays de l’Adour.

Tenir compte des attentes de la société et adopter une approche pluridisciplinaire

Avec cette chaire, TotalEnergies, compagnie multi-énergies, souhaite comprendre la manière dont sont perçus, par la société et les acteurs sociaux, l’ensemble des dispositifs qui permettent la transition énergétique afin de proposer des solutions tenant compte des attentes de la population.

L’Université de Pau et des Pays de l’Adour quant à elle s’est spécialisée dans les transitions énergétiques et environnementales, et TREE est le laboratoire de sciences sociales chargé d’analyser ces transitions.

Pour le CNRS, la chaire industrielle REASONS illustre la nécessité d’adopter une approche pluridisciplinaire des défis sociétaux et d’accorder notamment une place croissante aux sciences humaines et sociales.

Enfin, pour l’ANR, REASONS, première chaire industrielle en sciences humaines et sociales, s’inscrit parfaitement dans les objectifs du programme Chaires industrielles porté par l’Agence en abordant la thématique cruciale des transitions énergétiques et environnementales. Elle bénéficiera par ailleurs du cadre d’excellence proposé par l’I-SITE E2S (Solutions pour l’Energie et l’Environnement) de l’UPPA.


Le programme Chaires industrielles de l’ANR

Le programme Chaires industrielles a pour objectif d’augmenter l’investissement en recherche et développement de la part du secteur privé et la participation des acteurs publics au développement de produits et de procédés innovants. Il contribue également, grâce à une formation par la recherche industrielle, à accroître l’employabilité de personnels hautement qualifiés formés dans une double culture de laboratoire et d’entreprise.

Depuis 2012, l’ANR a cofinancé 62 chaires industrielles, sélectionnées pour leur qualité scientifique par un comité composés d’experts indépendants. La chaire industrielle est cofinancée à parts égales par l’ANR (contribution en moyenne de 889 000 euros, maximum de 1,2 million d’euros, versée au partenaire académique) et par la ou les entreprises partenaires. La durée des projets est de 48 mois.

Le programme fait l’objet d’un appel à projets dédié par an et est ouvert à toutes les thématiques de recherche.