La pérennisation du label I-SITE bénéficie à l'ensemble du territoire
Depuis le 10 mars dernier, à l'issue d'une phase probatoire de 4 ans, l’UPPA est définitivement lauréate du label national d'excellence I-SITE. Le président de l'université, Laurent Bordes, revient sur le chemin parcouru et les ambitions de l'établissement.
Qu'est ce qui a conduit l'UPPA à postuler au label I-SITE ?
« En 2014, lorsque nous avons eu connaissance de l’appel à projets Initiative Science-Innovation-Territoires-Économie (I-SITE), nous nous sommes tout de suite dit que c'était pour nous. Notre première candidature en 2015 n'a malheureusement pas abouti. C'était un mal pour un bien, car cet échec nous a conduit à engager un vaste travail de réflexion visant à mieux identifier nos atouts, à pallier nos faiblesses et à définir de nouvelles orientations. La seconde candidature, déposée en 2016 dans le cadre d'un consortium de recherche de haut niveau associant l'UPPA, l'INRAe, l'INRIA et le CNRS, était incontestablement plus ambitieuse. C'est ce projet, « Solutions pour l'énergie et l'environnement » (E2S UPPA), qui nous vaut aujourd'hui d'obtenir définitivement le label I-SITE. »
Quels sont les objectifs d'E2S UPPA ?
« Nous nous sommes appuyés sur trois idées fortes. La première part d'un constat. Petite par sa taille, l'UPPA ne dispose pas du même potentiel scientifique que les grandes universités métropolitaines. Alors, pour renforcer nos capacités scientifiques, nous avons décidé de développer un modèle de partenariat intensif associant à terme 900 chercheurs académiques et 600 chercheurs issus de la R&D privée présents sur le territoire. Aujourd'hui, près de 1250 chercheurs académiques et privés travaillent déjà ensemble. La deuxième idée, qui contribue à la première, consiste à renforcer nos liens avec le monde socio-économique : les grands groupes, que nous connaissons bien, mais aussi les petites et moyennes entreprises du territoire. Cela nous permet de nous diversifier, d'explorer de nouveaux champs, de mettre en commun nos instruments scientifiques et de renforcer la recherche interdisciplinaire. La troisième orientation concerne l'international. Au-delà de la coopération transfrontalière, cela passe par l'identification à travers le monde d'universités cibles d'excellence avec lesquelles nous développons des relations institutionnelles sur des thématiques ciblées.»
Qu'est ce qui a changé avec l'I-SITE ?
« Beaucoup de choses, d'autant que sa mise en œuvre a d'abord entraîné la réorganisation de l'UPPA en trois collèges, la remise à plat de notre offre de formations privilégiant une approche par compétences, ainsi que la restructuration de notre recherche autour de cinq missions interdisciplinaires. Concrètement, sous l’impulsion de l’I-SITE, la dynamique partenariale s'est considérablement accélérée. Nous comptons désormais 34 chaires, dont 20 partenariales associant des chercheurs de la R&D privée, 4 hubs thématiques, 9 laboratoires communs et 2 laboratoires internationaux. En termes de formation et d'attractivité, l'I-SITE se traduit notamment par la création de 16 masters internationaux. D'autres orientations se sont par ailleurs complètement insérées dans la trajectoire de l'I-SITE. Je pense notamment à la généralisation de l'alternance dans nos formations, au projet IREKIA qui prévoit de doubler d’ici à 10 ans nos effectifs sur la côte basque, et à notre intégration dans l'alliance européenne UNITA – Universitas montium, esquisse d'une future université européenne. »
Quelles sont les perspectives aujourd'hui ?
« E2S UPPA fonctionnait de manière autonome, en mode projet. Il sera dorénavant intégré au fonctionnement général de l'établissement, avec des contrats d'objectifs et de moyens et une vice-présidence dédiée en charge de l'I-SITE et des grands projets. L'I-SITE, ce sont aussi 6 M€ qui seront dorénavant versés chaque année à l'université pour accompagner sa transformation, sa montée en puissance et lancer de nouvelles initiatives, à l'instar d'une fondation partenariale pour accompagner nos étudiants ou accueillir des chercheurs de la R&D privée. Je tiens enfin à souligner la mobilisation incroyable de l'ensemble de la communauté universitaire – personnels administratifs, chercheurs et enseignants – et le précieux soutien des collectivités territoriales comme de nos partenaires depuis 5 ans. La pérennisation du label I-SITE est à n'en pas douter une réussite collective qui bénéficie à tous les acteurs du territoire. »
Contact E2S UPPA
Gilles Pijaudier-Cabot , vice-président E2S UPPA – Grands projets
gilles.pijaudier-cabot @ univ-pau.fr