La coopération transfrontalière au service d’une alimentation saine et de proximité

Le Centre de Documentation et de Recherches européennes (CDRE) de l’UPPA, via son projet d’Euro-Institut Pyrène, et le Conseil de développement du Pays Basque se sont associés pour donner corps à l’organisation de deux journées d’étude, sur les deux sites, les 16 et 17 octobre 2025, qui avaient pour thème « La frontière nourricière : s’éloigner ou se rapprocher pour s’alimenter ? ».
Il fallait bien deux journées entières à Bayonne (Collège Études Européennes et Internationales de l’UPPA) et à San Sebastian (Centre Carlos Santamaria) pour traiter, sans arriver au bout, de la thématique.
Notre doctorante Margot Riem et Elena Casiriain, doctorante à l’Université du Pays basque (UPV/EHU) et à l’Université Toulouse Jean-Jaurès (UT2J), ont eu l’idée de ce beau projet, financé par Euro-Institut Pyrene*, Mugalur, le Centre Lascaux sur les Transitions (CELT) et le projet GEZKI (EHU).
Une vingtaine d’interventions
De la passionnante histoire du bouillon au Pays basque racontée par Julia Casamitjana (cofondatrice de Dohatsu, boutique en ligne de bouillons) à la réflexion sur l’alimentation en 2024 menée par le Conseil de Développement du Pays Basque, en passant par les propositions du juriste Iban Larrandaburu sur un système alimentaire territorial transfrontalier, le tout ponctué par la frise du graphiste Efflam Caplain et la diffusion du film Château Pékin de Boris Pétric, et des conclusions « clownesques » à Saint Sébastien, ce sont près d’une vingtaine d’interventions qui ont marqué ces journées.
Celles dernières ont été l’occasion de réfléchir et d’échanger autour des enjeux agricoles et alimentaires : quel rôle joue la frontière dans nos manières de produire, de circuler et de consommer des aliments ? La frontière peut-elle devenir une ressource stratégique pour construire du local autrement ? Comment articuler proximité, identité territoriale et enjeux planétaires pour construire des systèmes alimentaires résilients à l’échelle transfrontalière ?
Il a été question de faire de l’alimentation un commun devant allier modernité et tradition, le tout dans le cadre d’une culture commune. L’exemple de l’appellation d’origine protégée (AOP) Euskal Sagardoa, appellation d’origine transfrontalière du cidre basque, présenté par son directeur Unia Aguirre, illustre parfaitement ce qu’il est possible de faire, malgré les frontières.
Ouvertes à toutes et à tous, ces journées d’étude ont été l’occasion d’échanges constructifs et passionnants entre universitaires, institutionnels, producteurs et productrices du territoire, étudiantes et étudiants et membres de la société civile.
* Ce projet est cofinancé par le programme Interreg VI-A Espagne-France-Andorre (POCTEFA 2021-2027) et par l’Eurorégion Nouvelle-Aquitaine, Euskadi, Navarre. L’objectif de POCTEFA est de renforcer l’intégration économique et sociale de la zone frontalière Espagne-France-Andorre.