Jean-Jacques Lasserre (Hebdo Bigorre / Le journal des Pyrénées) a recueilli les propos de Damien Leyrolles lors d'une interview pour son journal, en voici une copie. Damien parle des ambitions du club pour la prochaine saison et présente son effectif.

Damien Leyrolles, le nouvel entraîneur du T.G.B : " Etre dans les quatre premiers "


Damien, assistant caoch à Valenciennes (photo USVO)
Damien Leyrolles est né le 25 septembre 1969 à Decazeville, dans l'Aveyron, d'une famille de fonctionnaires assez sportifs dans l'âme. Damien a débuté le basket à l'âge de 8 ans, un peu par hasard à Paris, où ses parents avaient été mutés professionnellement, parce qu'il y avait un gymnase à côté. "Sinon, moi j'étais plutôt footeux dans l'âme." confie-t-il. Pourtant, il collectionnera les sélections départementales et régionales en Midi-Pyrénées, où ses parents sont retournés après quelques années passées dans la capitale. En senior, il joue en N3 avec le TOAC comme meneur de jeu tout en poursuivant ses études de Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales. Après l'armée, il passe un concours de la fonction publique et entre à la mairie de Toulouse comme technicien territorial. De tout temps, il s'est intéressé à l'entraînement, en s'occupant d'abord des tout petits. Joueur, il continuera à entraîner les équipes de jeunes, avant de devenir assistant coach à l'ASPTT Toulouse, qui jouait en N1B Féminine. Deux ans après, il devient l'entraîneur de la Pro B de Toulouse, "avec 2 Américains à gérer". Puis, il part jouer à St Lys avec des copains en Promotion d'Excellence, pour souffler un peu. En 1995, il va au TGB comme assistant de Jean-Pierre Siutat et entraîneur des Espoirs. Là, en cours de saison, il doit pallier la démission de Jean-Pierre Siutat et il mène le club tarbais à la conquête de la Coupe Ronchetti contre Alcamo. Damien Leyrolles retourne chez les garçons à Toulouse, qui montera en Pro A, comme assistant de Laurent Buffard, qu'il suivra à Valenciennes l'année dernière.

 Envie de coacher

Jean-Jacques Lasserre : Depuis quand étiez-vous en contact avec le TGB ?
Damien Leyrolles : " Depuis début mars, où j'ai rencontré Jean-Pierre dans le cadre du Tournoi de la Fédération à St Amand les Eaux. On avait discuté un peu, et il m'avait dit qu'il allait, peut-être, se réinvestir au niveau du TGB, mais ça s'est arrêté là. Par la suite, il s'est avéré que José Ruiz ne resterait pas, et Jean-Pierre, à qui j'avais dit que je ne savais pas trop ce que j'allais faire, m'a contacté fin avril. Je lui ai répondu que je ne voulais pas trop précipiter les choses, parce que j'étais encore en compétition avec mon club, et que je ne pouvais pas donner ma réponse sur-le-champ. Le TGB a bien voulu patienter et ça s'est décanté fin mai. J'avais toutes les cartes en main, et je n'avais qu'un accord à donner, mais j'ai pesé le pour et le contre, jusqu'au dernier moment. J'ai réservé ma réponse à Valenciennes jusqu'au 21 mai, pour pouvoir vraiment envisager toutes les possibilités, que ce soit au niveau de Tarbes, de Gravelines et de Valenciennes. "

C'est le problème de l'emploi de votre épouse qui vous faisait tant hésiter ?
" Non ce n'était pas forcément, que le problème de mon épouse, mais c'était le contexte général. C'est vrai, qu'elle a son emploi sur Lens et c'était un paramètre important. Il y avait la possibilité de repasser chez les Garçons à Gravelines, avec une proposition très intéressante financièrement. Mais à Gravelines, c'était encore comme assistant, alors qu'à Tarbes, je prenais une équipe et c'est ça qui m'intéressait. On a tout regardé, et pas seulement le côté financier et familial, car sinon j'aurais été à Gravelines, car ma femme aurait pu garder son emploi. Ce qui m'a intéressé à Tarbes, c'est le fait de pouvoir coacher une équipe et le challenge sportif. J'ai tout regardé, et j'en ai discuté avec ma femme, qui dans un premier temps va rester dans le Nord. Elle va chercher un boulot par ici et elle me rejoindra plus tard. "

Qu'est-ce qu'elle fait exactement ?
" Elle est ingénieur électronicien chez Visteom, une boite américaine qui est une filiale de Ford. Elle pourrait aussi passer des concours pour devenir ingénieur subdivisionnaire, ce qui lui permettrait d'avoir d'autres opportunités pour trouver du travail, où passer son concours pour être prof., puisque, au départ, elle a une maîtrise de Physique. On essaie de tout regarder. "

La Ronchetti fut une super expérience

Ce qui vous a décidé c'est donc de diriger une équipe ?
" Avant tout, c'est le fait de coacher, mais c'est aussi le fait, que Jean-Pierre revienne et s'investisse au niveau du club, parce que quelque part, ça apporte des garanties sur le projet sportif. C'est quelqu'un qui connaît bien le basket, qui est même impliqué au niveau de la Fédération, et qui connaît beaucoup de monde dans la région tarbaise. Ce qui permettra de donner un petit coup de pouce et de re dynamiser un petit peu le club. Il y avait un challenge intéressant au niveau sportif, puisqu'il voulait construire une équipe, je dirai, ambitieuse, sans être démesurée, parce que le club n'en a pas encore les moyens, mais, c'est ce qui faisait que c'était intéressant. Le club de Tarbes avait la chance de jouer la Ronchetti, qu'il a arraché contre Mondeville, et pour un entraîneur, c'est toujours sympa de jouer une coupe d'Europe. Il y avait ce côté sportif, de pouvoir jouer à la fois, un rôle dans le championnat et dans la Ronchetti, que j'avais déjà joué avec Tarbes, et tout cela a concouru pour que je vienne. "

Qu'est-ce qu'a représenté pour vous cette victoire en Ronchetti ?
" C'était une super expérience, parce quand je suis arrivé, je n'étais pas le coach de cette équipe. C'était Jean-Pierre, qui par la suite a démissionné de ses fonctions. J'ai repris sa suite un peu contraint et forcé, mais j'ai relevé ce challenge qui était une expérience pour moi et ça c'est bien passé, parce que le groupe a bien adhéré. Ma satisfaction, au début, était de mettre le pied à l'étrier et de pouvoir coacher. J'y ai pris plaisir et quand on a les résultats en plus à la sortie, on ne peut être que satisfait. C'est surtout l'expérience au niveau du groupe, qui a été intéressante. Arriver à franchir comme ça les échelons, ça a été vraiment une très bonne expérience, qui a été, en plus, couronnée de succès, avec la victoire en Coupe Ronchetti. C'était vraiment super."

Est-ce que ça sert sur une carte de visite ?
" Je ne sais pas, si ça m'a servi, mais ça ne peut pas desservir, même si Laurent Buffard m'a choisi comme assistant, surtout parce qu'il avait entendu parler de mon implication au niveau du basket toulousain. Il est venu le jour de la finale et on a discuté un petit peu et on s'est revu dans la semaine. C'est un peu comme ça que je suis allé à Toulouse, et non pas en me servant de la Ronchetti comme faire-valoir. Je serai parti à Toulouse, que j'ai gagné ou pas la Ronchetti. Mais quand des gens m'en parlent, ça fait toujours plaisir. "

Bourges et Valenciennes sont intouchables

Quel est votre objectif cette saison ?
" L'objectif du club, dans le Championnat français, c'est d'essayer de faire partie des quatre premiers. Je pense qu'on en a les moyens même si ça sera difficile. A mon avis, mais ça ne veut pas dire que la logique sera respectée, il y a deux équipes qui sont un peu intouchables, c'est Bourges et Valenciennes. Valenciennes a fait un recrutement très ambitieux avec Sauret, Le Dréan, Fijalkowski, et avec Alvaro et Wauters, il y aura un cinq de haute volée, qui sera aussi important, c'est sûr, que celui de Bourges. Bourges, c'est la continuité, même s'ils ont renouvelé, ils ont gardé des anciennes et c'est une équipe qui va bien tourner. Ces deux équipes, sont peut-être intouchables, et je dis peut-être, car Tarbes les a bien fait tomber cette année. Mais dans la durée, c'est difficile de lutter, et je pense qu'elles seront aux deux premières places à la fin du championnat. Après, tout est envisageable... Il y a Aix, qui est une équipe ambitieuse, qui n'est pas passée loin de l'Euroligue, cette année ; il y a Calais ; il peut y avoir Mondeville, Bordeaux et d'autres équipes ambitieuses, mais j'espère que Tarbes arrivera dans les quatre premiers, pour être dans le groupe A, et tout jouer sur les play-offs."

Pourquoi pas gagner la Ronchetti ?

La Coupe Ronchetti est-elle plus accessible que le Championnat ?
" Le mode de compétition est complètement différent, et si l'objectif c'est d'être Champion de France, c'est sûr que la Ronchetti est plus accessible, car Tarbes n'a pas une équipe pour être Championne de France cette année. Ce n'est pas mission impossible, mais presque, car il y a Bourges et Valenciennes. La Ronchetti est une compétition avec une formule de poules, avec des 1/4, des 1/2 et une finale aller-retour, et pratiquement tout le monde part sur la même ligne. Tout dépend après du tirage au sort, qui peut permettre d'éviter quelques gros clubs, italiens ou autres. C'est à mon avis plus abordable que d'être Champion de France, et il faut se dire pourquoi ne pas gagner la Ronchetti. L'année où on a gagné, on avait une équipe talentueuse, mais qui n'était pas forcément trop étoffée, car on manquait de rotations. L'équipe était très motivée et a su être présente sur les échéances au moment voulu et de fil en aiguilles, elle s'est prise au jeu et a gagné les matches clés. Alors c'est vrai, pourquoi ne pas espérer avoir des ambitions sur cette Coupe Ronchetti, qui est d'abord soumise à un tirage au sort favorable. "

Présentez nous votre équipe !
" Polina a encore était élue meilleure joueuse du Championnat et c'est un gros plus pour l'équipe. On peut s'appuyer sur Polina, dans des registres un peu différents, car elle est adroite à trois points et elle est capable de s'écarter, ou de jouer près du cercle.

Jenny Whittle (photo ?)
C'est la meilleure joueuse du Championnat, mais elle ne peut pas faire gagner Tarbes à elle seule. Avec Jean-Pierre, on a voulu étoffer le secteur intérieur, qui n'a connu un certain équilibre qu'à l'arrivée de Gureeva, mais c'était un peu tard. Je pense que si le TGB avait commencé la saison avec Gureeva, Tarbes aurait été dans les quatre premiers et ça aurait pu changer la donne. Il n'y avait que Polina et Sako à l'intérieur, et ça manquait de rotations. Notre soucis a donc été d'étoffer un peu ce secteur intérieur et Polina et Sako seront épaulées par l'australienne Jenny Whittle et Dominique Tonnerre qui vient de Mondeville. Whittle n'est pas forcément très physique, mais elle est capable d'apporter un plus, car elle est plutôt adroite à mi-distance et à trois points. Il faudra attendre de voir de quoi elle est capable dos au panier, car je ne l'ai vue qu'en vidéo. Dominique Tonnerre, est une gauchère qui a des qualités athlétiques, qui est très mobile pour une intérieure, et elle est capable d'évoluer vers un poste 3. Il était intéressant d'avoir ces quatre rotations au poste intérieur, sachant que Polina peut être écartée du cercle, ce qui nous laisse plusieurs possibilités, avec Tonnerre qui, elle aussi, peut être écartée du cercle.

Un groupe de onze joueuses


Jo Hill (photo ?)
Au niveau des extérieures, il y a une seconde australienne qui arrive, Jo Hill, Amandine Lacrabe, Béatrice Castets et Laure Savasta. Jo Hill est une joueuse agressive qui attaque bien le cercle, une joueuse très intéressante, qui avec Whittle fait partie de l'équipe d'Australie. Il y a les deux jeunes, Amandine Lacrabe et Béatrice Castets, qui commencent à avoir de l'expérience, et qui jouent dans des registres différents. Béatrice, est capable d'être très adroite à mi-distance et Amandine joue plus le un contre un et la fixation. Laure Savasta, que je connais bien puisqu'elle jouait à Valenciennes, est aussi capable de mener le jeu, même si elle vient au départ pour jouer plutôt en 2. C'est une joueuse capable de bien défendre et d'être adroite, ce dont on a besoin, parce qu'on n'a pas tout à fait remplacé Johanna Boutet, qui était une joueuse très shooteuse, au niveau de l'adresse. On espère pouvoir compter dans ce domaine sur Jo Hill et Jenny Whittle, mais aussi sur Béatrice, et sur Polina qui peut s'écarter. On peut trouver d'autres solutions, mais Laure est aussi une joueuse, qui est capable de bien défendre. Elle était la Capitaine de Valenciennes, et elle joue en équipe de France, tout comme Dominique Tonnerre. Laure joue les premiers rôles avec Valenciennes, qui joue l'Euroligue, depuis deux ans, et elle va apporter un plus considérable à l'équipe, au niveau du jeu, mais aussi en dehors, car c'est une joueuse qui a un état d'esprit remarquable, et qui est capable de tirer le groupe vers le haut. Je suis très satisfait qu'une telle joueuse, vienne renforcer le groupe de Tarbes. Après, il y a les deux meneuses de jeu, qui sont Christelle Mijoule, qui était la meneuse de Tarbes, et Céline Dumerc. Christelle est une joueuse qui a du jus, qui est agressive, qui n'est forcément pas une joueuse très adroite et très shooteuse à trois points, mais qui pénètre bien, qui accélère le jeu, qui va vite. C'était, de ce côté là, très intéressant de conserver Christelle, avec un rôle peut-être un peu différent de celui qu'elle tenait l'année dernière. Céline Dumerc qui arrive de l'INSEP, la secondera au poste de meneuse de jeu, car l'an dernier, Christelle était obligée de tenir 40', puisque Patricia Fernandez, était surtout une 2. Céline qui vient de N1, était titulaire, de même qu'en équipe de France junior, du poste de meneuse, et c'est une joueuse sur qui je compte beaucoup. Elle aura du temps de jeu, ce qui permettra de faire souffler un petit peu Christelle, qui aura un rôle différent, car j'ai une confiance totale en Céline Dumerc, qui a tout pour s'imposer et faire une bonne saison, en apportant quelque chose à l'équipe, comme toutes les autres. On a un groupe de dix joueuses, dans lequel je voudrais rajouter quand même Aurélie Bonan, qui est contactée par beaucoup de clubs. C'est une joueuse sur qui je compte, même si au départ, elle n'est pas titulaire à 100 %, car la saison est longue, puisque si elle commence le 21 octobre, elle se termine mi-juin. Cette saison va être condensée, avec un match tous les trois jours en championnat et en Coupe d'Europe, et on aura besoin de tout le monde. C'est une joueuse qui est capable d'apporter sa pierre à l'édifice si on lui demande de rentrer, parce qu'on a besoin d'elle. "

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre (Hebdo Bigorre / Le journal des Pyrénées).